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De l'envie à l'admiration - ft. Ellen Prewett

Edith Rosier
Marquise de Mercie du Nord et propriétaire du magasin Scribenpenne à Pré-au-Lard

Lun 23 Oct - 0:47





De l’envie à l’admiration






   
Edith & Ellen
   


Un vieux sage t’avait conté plus jeune qu’il était parfois mieux de n’envier personne et de vivre avec ce que l’existence a pu t’offrir. Ce vieil imbécile n’était autre que ton défunt grand-père... Une personne respectable mais qui considérait les femmes comme des êtres qui devaient se contenter du peu qui leur était donné... Du moins, était-ce l’avis que tu avais de cet aïeul dépassé... Quel comble pour lui puisqu’il n’eut que peu de descendants masculins, l’un n’avait pas supporté les conflits incessants avec d’autres familles tandis que l’autre avait dû endosser le rôle de chef de famille...

Les années avaient filé à une vitesse considérable. A quatorze ans, tu fus vendue à la famille Rosier au nom de la paix pour les deux familles... Un gage de bonne volonté... Heureusement pour toi, Syrus n’était pas un mauvais époux. Mais toi... Tu n’étais guère une blanche colombe et ton mari a dû longuement regretter de t’avoir épousé. Ce n’était plus le cas aujourd’hui, car avec le temps, vous étiez parvenus à vous apprivoiser malgré vos caractères. Néanmoins... Intérieurement... Tu ne pouvais t’empêcher de te questionner sur ce qu’aurait été ta vie, si tu avais pu suivre le même chemin que ta bien-aimée cousine Pernelle, ou plutôt Ellen. À l’époque, tu l’enviais tellement... Actuellement, ce sentiment s’était métamorphosé en une réelle admiration de son parcours. C’était sans compter sur ton désir “d’émancipation” que tu avais pris la gérance de la boutique Scribenpenne. Tu appréciais beaucoup Ellen et tu pouvais avoir le luxe de dire que cette entente, était mutuelle.

Par ailleurs... Gérer un marquisat et une boutique... Ce n’était pas exactement la même chose. La solution fut toute trouvée, autant demander conseil à une femme fiable et digne de confiance, comme l’était ta cousine. Ce fut dans cette idée que tu trouvas le prétexte idéal pour la voir, car sa présence a toujours été un véritable régal pour tes songes. Une lettre lui fut envoyée afin qu’elle puisse venir jusqu’au domaine Rosier où elle était une invitée de marque.
Alors que tu lisais tes lettres, une de tes domestiques vint jusqu’à toi. Une moldue... Comme la plupart de tes serviteurs d’ailleurs. Évidemment, Ellen savait depuis toujours que ton mari avait des moldus comme domestiques. Tu avais eu du mal à t’y faire, mais il faut dire que tu n’avais pas eu vraiment le choix... Enfin, tu stoppais ton administratif pour te rendre jusqu’au petit salon où devait t’attendre ta cousine. Pénétrant à l’intérieur, tu fis un beau sourire avant de tendre tes bras pour venir embrasser les joues de la quarantenaire.

- Ellen, quel plaisir de te voir. Je suis ravie que tu aies pu te libérer pour venir me voir.

Ton regard se posant sur ta domestique qui ferma les portes derrière elle avant que tu n’invites ton invitée à s’asseoir confortablement. Le vin et les contenants ayant été posés de sorte à être mis à disposition. Sans attendre, tu servis un verre de vin à la sorcière en lui adressant un rictus calme et sincère.

- J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible. Es-tu venue par Portoloin ou par transplanage ?

Laissant la femme répondre en l’écoutant attentivement, tu espérais pour elle que l’idée d’utiliser les moyens de transport moldus ne lui avait pas effleurer l’esprit... C’était si long et éprouvant, enfin... Tu ne pouvais guère la juger sur ce point.
Prenant une gorgée de ton vin afin d’étancher une soif qui t’avait tiraillé l’estomac pendant plusieurs heures, car une fois concentrée, tu en oubliais de te nourrir ou de t’abreuver... Tu osais finalement lâcher un soupir en ajoutant.

- Le temps passe si vite... Que deviens-tu ?

Autant commencer par les politesses habituelles et puis... Tu t’intéressais sincèrement à ce que pouvait vivre ta cousine. Une femme si indépendante et droite, elle avait ce côté mystérieux qui la rendait assez captivante. Par ailleurs, tu te souciais de ce qu’elle deviendrait à l’avenir... La quarantaine passée, toujours célibataire... Allait-elle finir ses vieux jours, seule ? Un tel destin n’était pas à dédaigner... Il allait de pair que tu aurais certainement eu le même si le choix t’avait été donné.

 

By Feloe
Edith Rosier
Alohomora
Ellen Prewett
Propriétaire de la Plume d'Hécate et Jarl de la Guilde des Assassins

Dim 29 Oct - 12:48




De l’envie à l’admiration
« J’ai vécu longtemps, beaucoup lu, étudié, pensé. Je sais désormais que je ne sais rien. [...] N'oublie jamais, celui qui croit savoir n'apprend plus. »
- Pierre Bottero
Un froissement de tissu vint trancher le silence de la cour.
Alors qu'Ellen posait un premier soulier sur le parvis de la demeure Rosier, le soleil atteignait sa culmination méridienne. Le temps n'était, ni clément ni maussade : Quelques nuages cotonneux avaient parsemé le ciel deçà de là, et plusieurs taches azures éclairaient ce début de journée.
Néanmoins, le plus splendide des spectacles ne se déroulait pas au dessus de sa tête...
Le château de cette famille au sang pur avait toujours su représenter la noblesse de son époque : Tours et structures imposantes, vitraux délicats et ornementés... Si l'on devait estimer la richesse des hommes à leur habitat, nul doute que les Rosiers avaient de quoi vivre paisiblement.
Et pourtant,
Nulle convoitise ne s'était emparée du cœur d'Ellen.

Il fallait, pour comprendre cela, détailler les vies antagonistes des deux cousines : La Prewett avait porté sa liberté sur un piédestal , et quitter si tôt le toit familial lui avait fait offert les aventures grisantes qu'un foyer ne peut offrir. Si sa cousine y avait trouvé réconfort et longévité, Ellen n'y voyait désormais que barreaux et chaînes. Des enfants pour maillons, un mari pour corde. Oui pour sûr, la Dame n'aurait eu plus que le tabouret pour parfaire cet enfer qui aurait pu être sien. Comprendre qu'une telle situation puisse convenir à certains sorciers n'avait rien d'un exercice complexe : Autant de caractères que d'aspirations, autant de futurs que de choix. Laisser à Edith la gloire d'avoir conquis son propre destin était probablement la plus noble pensée à avoir pour celle-ci.

La dame gravit les quelques marches menant à l'imposante porte de bois et y actionna le heurtoir. Le visage fermé, elle patienta l'espace d'un instant. D'une manière assez regrettable, elle se souvenait, de ce personnel de maison non magique. Devaient-ils remercier les sorciers de cette embauche prospère, ou s'insurger de se voir reléguer au rang de domestique ? La femme avait vu tant de Moldus tomber sous les coups de baguettes... qu'elle avait eut la discrète intelligence de ne jamais le leur reprocher.
Parfois l'évolution des mœurs devait passer par de simples et tristes progrès.

Une femme sans atours ni saveurs lui ouvrit le vantail et l'invita à entrer. Si Ellen connaissait le chemin menant au salon par cœur, elle se garda la politesse propre aux invités. Un même cirque, encore. Et encore.
- La domestique traversa un dédale de couloirs gris
- L'installa dans un salon,
- S'éclipsa...
...
...Et laissa Ellen devant un chambranle en pierre ternie.
La lassitude qui se lisait sur le visage de la Prewett était sans équivoque : Le temps perdu en mondanités ne lui seyait guère. Edith aurait pu se présenter plus rapidement que son hibou. La connaître était une garantie de ne pas s'en sentir offusquée, pourtant, l'absence totale de pratique demeurait agaçante.

Sa cousine choisit promptement ce fil de pensées pour faire son apparition. Son allure n'avait guère changé – quoique plus assurée – et la fatigue qui cernait ses yeux témoignaient de son implication au sein de sa famille d'adoption. Peut être n'en avait-elle pas conscience, mais elle dégageait une aura de reine mère qui aurait fait pâlir nombre de sorciers.

Ellen Prewett
La plaisir est partagé cousine.


Grimaçant sous l'accolade et la demi-vérité de sa réponse, elle prit place dans l'un des fauteuils désignés par son hôte. Elle appréciait Edith, n'en doutez pas. Et cette raison était bien l'unique chose qui la poussait à se déplacer en ces lieux depuis toutes ces années. Prenant ainsi son mal en patience, elle poursuivit :

Ellen Prewett
Il aurait été cruel de perdre plus de temps, transplaner était de loin le meilleur choix.


Certes. Elle l'aurait même fait directement au pied du bureau d'Edith si cela avait été possible. Ses chaussures portaient encore l'odeur des écuries et elle ne savait plus très bien si elle devait la remercier de lever les protections spécialement pour elle...
Ou la questionner sur le choix tout particulier du lieu d'accueil.

Edith Rosier
Le temps passe si vite... Que deviens-tu ?


Ah. Quelle intéressante question. Elle devenait une sorcière assurée et efficace. Elle continuait à parcourir le monde et ses prodiges en se moquant de son propre destin. ELLE. Devenait plus libre de jours en jours et se sentait galvanisée par ses 40 années de savoir et de maturité. Mais était-ce vraiment ce que sa cousine souhaitait entendre ?
Redressant la tête d'un mouvement qui lui était fort familier, elle choisit judicieusement ses mots :

Ellen Prewett
Je crois que je prends plus de poussières que mes propres parchemins. Ma boutique attire moins de clients que de passionnés et j'en suis forte aise. Depuis l'inauguration de l'école, mes recherches trouvent enfin preneurs et mes soirées se trouvent bien vite occupées en écritures. Bien vite oui... Tu as raison, les saison passent vite. J'imagine que cela témoigne de la compatibilité de nos emplois du temps et de nos aspirations.


Réponse fade mais néanmoins vraie.

Ellen Prewett
Mais assez parlé de mon quotidien monotone, j'imagine que tu as bien plus de choses à me raconter.


Ellen saisit son verre de vin et s'adossa à son fauteuil, prête à se délecter de récits divertissants. Avoir des enfants et une maison à tenir devait être un combat de tous les jours et elle ne doutait pas un seul instant que sa cousine avait fort à dire – ou à redire -
Il fallait être honnête.
Se voir peindre le tableau d'une vie à l'abri de son monde avait ce quelque chose de confortable et d'apaisant.
Occulter son emploi du temps était un second profit.
04 Février DE L'AN 927   -   Feat @Edith Rosier



————————————
Ellen Prewett ✗ Je vais te révéler une histoire tissée dans les profondeurs des ombres ; imprégnée de l'étreinte étrange d'une nuit au clair de lune :  “La solitude est bonne, et les hommes ne valent pas un regret.”
Ellen Prewett
Alohomora
Edith Rosier
Marquise de Mercie du Nord et propriétaire du magasin Scribenpenne à Pré-au-Lard

Lun 30 Oct - 13:15





De l’envie à l’admiration






   
Edith & Ellen
   


Il ne fallait guère se leurrer, les années à rester au sein de cette demeure où pratiquer la magie était bien plus complexe, eurent raison d’un engourdissement de tes habitudes. Notamment celle d’être là pour accueillir ta cousine. Le protocole exigeait que les invités dussent être menés à une pièce où des collations leur seraient proposées et le maître des lieux pourrait enfin faire son apparition. Menant cette existence depuis tes quatorze étés, il était devenu difficile de t’en détacher, ceci faisait partie intégrante de ton quotidien. Bien évidemment, le regard de ta cousine vint à en dire long sur ce qu’elle pensait.
Un léger soupir s’échappant de tes lippes alors que tu prenais place à ses côtés, à voir son visage... tu pouvais avoir le luxe de comprendre que l'emplacement choisi pour le transplanage ne lui avait pas convenu, ton regard désolé demeurant une excuse silencieuse pour la gêne occasionnée. Les écuries étaient souvent désertes et peu fréquentées, offrant ainsi l’assurance d’un déplacement magique sans problème, si la personne n’était pas regardante sur l’odeur de la paille fraîchement arrosée de la délivrance d’un étalon.

Toutefois, ta question de bienvenue ne tarda pas à franchir la barrière de tes lèvres. T’inquiétant vraiment de l’état à la fois psychique et physique de ta parente. Même si la communauté sorcière avait une espérance de vie bien plus conséquente que celle des êtres sans magie, la quarantaine était une étape importante d’une vie, notamment pour une femme.
Ainsi, quand Ellen se décida à te répondre, ses paroles furent bues jusqu’à la dernière goutte. Même si elle dépeignait une existence monocorde et qui semblait ennuyeuse à souhait de prime abord, il n’en était rien... Elle était libre, fière et sans contrainte véritable due à son statut. Une sorcière remarquable et une femme qui inspirait le respect. Un modèle que tu aurais aimé suivre si tu en avais eu la possibilité. Pendant très longtemps, tu avais envié sa situation... Contrainte à la grossesse à trois reprises par la vie, la maternité avait su rendre ton quotidien moins plat, mais ta jeunesse fut anéantie. L’une des raisons pour laquelle, ta fille Adelys ne subirait pas le même sort que toi. Certes, tu avais eu la “chance” d’avoir un époux peu conventionnel, ta meilleure amie n’avait point eu ce privilège et il était hors de question que tu laisses quelqu’un faire du mal à ton enfant.
Enfin, un léger rire suivit les propos de ta parente alors que tu secouais délicatement ta tête. Tes lèvres prenant une énième gorgée de ce vin sucré et miellé.

- Ne sois pas aussi dure avec toi-même. Malgré ton âge, tu restes une sorcière qui inspire le respect et la connaissance. Je puis t’assurer que beaucoup de nos consœurs aurait tué pour mener l’existence que tu as quotidiennement.

Et cela valait également pour toi. Regrettais-tu ton mariage, tes enfants ainsi que ta situation ? Difficile à dire. L’amour que tu portais à ta famille était bien plus fort que le désespoir ou les regrets engendrés par l’immaturité. Mais tes dires laissaient teinter cette jalousie que tu avais pu ressentir pendant presque deux bonnes décennies...
Néanmoins, l’interrogation te fut retournée. Oh... Pauvre Ellen. Allait-elle vouloir rejoindre la potence en entendant tes complaintes ou bien allait-elle s’amuser de ne pas vivre tes périples endormissants de femme de ton temps. Sans doute les deux, tu souriais faiblement avant de faire une légère moue.

- Plus de choses, je ne saurais le dire. Je crois t’avoir déjà conté une bonne partie de mes obligations. Je risquerai fortement de radoter au point que le vin ne suffirait pas comme échappatoire.

Une demi-plaisanterie puisqu’il y avait une bonne part de vérité dans tout cela. Une femme indépendante comme la Prewett allait certainement glisser le dos de sa main sur son front en se disant “Ouf, j’ai échappé à cela !”. Par ailleurs, il y avait bien quelques nouveautés à évoquer. Ainsi, tu ne te fis pas prier.

- Adelys a fêté récemment ses treize ans. Malgré quelques propositions de fiançailles, j’ai lourdement refusé. Je préfère que ma fille s’instruise à Poudlard et profite de sa jeunesse. Mon fils aîné entame son avant-dernière année dans cette école et son frère cadet le suit d’une année inférieure. Leur adhésion dans cet établissement m’a permis de retrouver ma condition de femme, je ne suis plus tant une épouse et une mère, je me sens enfin sorcière depuis deux ans.

Un aveu sincère, une délivrance à peine voilée, une réalité assez dure. Et pourtant, tu n’éprouvais aucune honte à proférer de telles paroles. Le jugement d’un proche pouvait être accablant, mais celui de ta cousine ne serait pas pris comme une insulte à ta dignité ou ton orgueil. Elle t’avait vu dans des situations bien plus pitoyables qu’à l’heure actuelle. Tu ne pouvais que te souvenir à l’époque de tes quinze ans où tu lui avais rendu visite avec un ventre arrondi de sept mois de grossesse... Même si c’était l’âge adéquat pour devenir mère, tu t’étais sentie fortement humiliée à cette période où tu n’étais pas heureuse...

- Comme j’ai pu t’en parler par hibou, je suis devenue gérante de la boutique Scribenpenne. Nos occupations demeurant liées d’une certaine façon, je voulais te proposer un partenariat arrangeant entre nos deux établissements. Tes chercheurs pourront bénéficier d’une certaine qualité en matière de papeterie et de plumes tandis que tu profiterais d’un matériel à moindre coût. Cela arrangera nos affaires à n’en point douter, qu’en dis-tu ?

Une union commerciale, familiale mais surtout profitable pour ta parente. Plus le temps passait et plus le matériel de bonne qualité se faisait de plus luxueux. Les chiffres et la comptabilité n’avaient plus réellement de secret pour toi, après avoir passé plus de la moitié de ta vie à gérer le marquisat avec ton époux, tu avais conscience que la plus petite mornille avait son importance. À savoir si Ellen allait apprécier ta démarche ou la trouver particulièrement déplacée, même si tu gardais à l’idée que cet arrangement serait bien plus arrangeant pour ta parente que pour tes affaires, même si cela assurerait une notoriété plus fleurissante ainsi qu’une réputation qui ne sera plus à redorer.

 

By Feloe
Edith Rosier
Alohomora
Ellen Prewett
Propriétaire de la Plume d'Hécate et Jarl de la Guilde des Assassins

Lun 13 Nov - 20:20




De l’envie à l’admiration
« J’ai vécu longtemps, beaucoup lu, étudié, pensé. Je sais désormais que je ne sais rien. [...] N'oublie jamais, celui qui croit savoir n'apprend plus. »
- Pierre Bottero

Les récits d'Edith furent courts et bien moins croustillants qu'attendus. La scolarité de sa descendance souleva une question que la femme retint du bout des lèvres : Poudlard était de ces sujets qui vous dévorent l'heure du thé avant même que vous ne puissiez porter tasse à votre bouche. Outre la célébration du temps libre que l'école lui avait offert, que pouvait-elle bien en penser désormais ? Avait-elle – ici ladite école – trouvé pleinement grâce aux yeux de sa cousine ? Il y avait bien ces cracheurs de limaces avares de compliments, si dégoûtés de la savoir ouverte aux « impurs » ; et ces « autres » , briguant le moindre renseignement capable de prouver que le changement n'avait de bon que son antécédent.
Pourtant …
La femme n'avait le profil d'aucun d'eux : Suffisamment tolérante pour être des premiers, et bien trop intelligente pour philosopher avec les seconds.
Allons donc. Toutes deux savaient que la perfection n'avait pied nulle part ici bas. Cette mère protectrice devait bien avoir mots à dire, au-delà même des banalités.
Aussi garda-t-elle ce débat pour de futures carences en discussions.

S’apprêtant à rebondir sur l'avenir de ses chérubins, Ellen fut brusquement prise de court par la proposition de son hôte. Enchaînant sur le ton de la discussion – et noyant peut être le poisson sur son tout nouveau sentiment de liberté – Edith avait poursuivi :

Edith Rosier
Comme j’ai pu t’en parler par hibou, je suis devenue gérante de la boutique Scribenpenne. Nos occupations demeurant liées d’une certaine façon, je voulais te proposer un partenariat arrangeant entre nos deux établissements. Tes chercheurs pourront bénéficier d’une certaine qualité en matière de papeterie et de plumes tandis que tu profiterais d’un matériel à moindre coût. Cela arrangera nos affaires à n’en point douter, qu’en dis-tu ?


Eh bien chère cousine …. – avait-elle sifflé d'admiration en son for intérieur – Te voilà plus femme d'affaire que de foyer désormais ! – Quelques palabres mondaines en moins auraient gratifié la proposition de précipitée. La limite était ténue et prouvait qu'Edith s'armait petit à petit des bons us et coutumes du commerce. Il ne fallait cependant pas céder à la naïveté :

Ellen Prewett
Je t'ai entendue citer deux avantages à mon profit.


Le ton léger d'Ellen avait cédé son rang à celui, moins enjoué, du constat déclaratif. Portant le vin à ses lèvres, elle crocheta le regard de son interlocutrice en plissant les yeux.
Tentant sans gène de déchiffrer ses intentions.
...
Quelques secondes s’égrenèrent.
...
Puis le verre reprit place à hauteur de poitrine

Ellen Prewett
De quels bienfaits espères-tu bénéficier ?


L'interrogation n'était pas là en amie de la courtoisie. Le verbe direct pour preuve, la dame attendait bel et bien une réponse sincère et réfléchie. Mentionner l'augmentation d'une quelconque clientèle serait mensonger : Les bons commerçants de fournitures étaient rares, et Scribenpenne avait déjà sa petite renommée. Que leur collaboration soit rendue publique ou non, bon nombres de ses clients prendraient leurs marques dans cette illustre boutique de Pré-au-lard.
L'association familiale n'était pas plus justifiée : En affaire, tout bon marchand savait qu'une établissement pérenne ne souffrait d'aucun sentimentalisme. Gambader bras dessus-dessous dans les chemins tortueux des transactions relevait du doux rêve. Et cela...
....
... La machoire d'Ellen se serra légèrement...
...
...
Sa cousine le savait très bien.


Si le jeu de la négociation venait de s'ouvrir sous leurs pieds, une question demeurait.
La principale.
Celle qui avait rendue notre protagoniste si méfiante.
Son intérêt résidait-il uniquement dans un quelconque échange commercial ?

04 Février DE L'AN 927   -   Feat @Edith Rosier



————————————
Ellen Prewett ✗ Je vais te révéler une histoire tissée dans les profondeurs des ombres ; imprégnée de l'étreinte étrange d'une nuit au clair de lune :  “La solitude est bonne, et les hommes ne valent pas un regret.”
Ellen Prewett
Alohomora
Edith Rosier
Marquise de Mercie du Nord et propriétaire du magasin Scribenpenne à Pré-au-Lard

Sam 25 Nov - 14:09





De l’envie à l’admiration






   
Edith & Ellen
   

L’idée d’un partenariat avec ta cousine te semblait être convenable. Certes, cela pouvait éveiller les soupçons si l’on ne te connaissait pas suffisamment pour témoigner de ta bonne foi. Néanmoins, tu estimais te rapprocher un peu plus du modèle de liberté que demeurait ta parente. Celle-ci avait pu vivre une existence sans l’ombre d’un bambin ou même d’une alliance forcée. La proposition n’était guère désintéressée, enfin... Quelle proposition le serait-elle ? Malgré tout, nul besoin d’être dotée de légilimancie ou de voyance afin de ressentir comme une pointe de méfiance. Le désir de laisser échapper un soupir de déception demeurait bien présent. Mais l’heure n’était pas à la plainte, mais au négoce.

Amenant le contenant jusqu’à tes lippes afin de pouvoir goûter au nectar alcoolisé, tu dévisageais longuement Ellen. Son interrogation n’était pas moins légitime qu’une autre. Toutefois, tu ne savais pas si la réponse que tu allais lui donner, lui conviendrait. La femme que tu avais en face de toi, était d’un naturel imperceptible et surtout imprévisible. Difficile de lire pleinement sur son visage ou même ses gestes tant ceux-ci paraissaient calculés. Ne laissant pas de place à l’erreur. Donnant une impression de contrôle constant sur les moindres de ses faits et propos. Rien ne servait donc de tenter la déduction par observation.

- Étendre la renommée de mon établissement. À l’évidence, si les quelques concurrents que possède ton magasin, ont vent de ce partenariat. Il y a de fortes chances qu’ils désirent s’octroyer la même qualité de produit. Sauf que je vendrais mes matériaux à large profit puisqu'ils ignoreront notre arrangement.

Cette méthode te semblait être la plus adéquate afin de pouvoir augmenter la rentabilité de ta boutique. D’ailleurs, dans ce type d’arrangements... Les boutiques annexes avaient toujours tendance à voir à la hausse le prix des matériaux afin de tenter d’en avoir l’exclusivité. Jouer sur la cupidité et l’avarice d’autres tenanciers était une façon plutôt courante de faire, le monde de la vente pouvait être impitoyable.

- Le fait de te proposer du matériel de haute qualité à moindre coût est également une façon de faire fructifier la fortune familiale. Nous restons du même sang, cela me semble logique de te faire profiter de tels avantages. N’es-tu pas du même avis?

Certes, le sang pouvait tout et absolument rien dire. Il n’y avait qu’à voir la façon dont tu avais été vendue au Rosier afin de briser une guerre ouverte entre les deux familles rivales. Par ailleurs, tu estimais que ta cousine Prewett n’était pas du même acabit que ton frère ou ton père. Peut-être à tort, car l’on ne connaissait jamais véritablement quelqu’un. Toutefois, tu avais espoir de ne pas te tromper sur cette femme que tu avais tant envié et admiré pendant toutes ces années.

Même si tu semblais démontrer un visage confiant et plutôt calme. Les doutes envahissaient ton esprit comme la peste pouvait décimer un village. Malgré tout, Ellen avait toujours ce quelque chose d’assez intimidant, sa prestance avait cet effet quelque peu étouffant ou même oppressant. Ses iris ayant la capacité de transpercer une âme sans même lever un sourcil. Néanmoins, tu ne laissais pas transparaître tes inquiétudes ou cette sensation qui te rongeait les entrailles. Il ne fallait guère oublier qu’elle était de ta famille. Même si l’expérience avait pu te démontrer qu’un frère pouvait nuire à sa propre sœur... Ne pas se leurrer ou faire preuve de crédulité n’était pas la démarche à suivre. En somme, tu ne parvenais pas à songer aux raisons qui pourraient la pousser à refuser. Toutefois, tu n’étais pas dans sa tête, tu n’avais pas la capacité de prédire les tenants et aboutissants de sa méfiance exacerbée. Les spéculations ne te seraient pas bénéfiques non plus. Autant écouter ce qu’elle avait à te dire pour justifier sa perplexité.

 
By Feloe
Edith Rosier
Alohomora
Ellen Prewett
Propriétaire de la Plume d'Hécate et Jarl de la Guilde des Assassins

Mer 20 Déc - 13:01




De l’envie à l’admiration
« J’ai vécu longtemps, beaucoup lu, étudié, pensé. Je sais désormais que je ne sais rien. [...] N'oublie jamais, celui qui croit savoir n'apprend plus. »
- Pierre Bottero

La réponse de sa cousine lui laissa un impression douce amère dont elle ne parvint pas à en identifier l'origine. Etait-ce cette évidence qui avait frappé la fin de sa première tirade ? Là où, d'un naturel certains, elle avait évoqué la discrétion de ce partenariat ? Bon sang, que ses clients ignorent un tel arrangement n'avait pour elle pas plus d'utilité. Pire, l'inverse pourrait certainement les pousser à quitter le confort de leurs habitudes. Nombreux étaient les vieux sorciers bougons empressés de pester contre la pluie qui mouille et le souffle de la brise matinale. Agrémenter leur quotidien d'un pet de niffleur ou du chant léger d'un enfant insouciant.... aurait tôt fait de les faire jurer aux saints noms de leurs ancêtres.
Sa boutique n'avait guère accueilli meilleure clientèle. Il fallait un certains cynisme pour prendre plaisir à fouiner dans de vieux parchemins aux illustrations rares, et non moins de plaisir à la solitude pour les préférer aux activités extérieures. Les fidèles avaient l'étoffe du ronchon et du casanier à l'odeur antique.

Imaginer leur proposer une nouvelle adresse de fournitures arracha a ses lèvres une ligne amusée. Au mieux, elle se ferait postillonner protestations et récriminations au visage. Peut être même aurait elle droit à l'offensant reniflement dédaigneux.
Oui à n'en pas douter, cette transition nécessiterait un habile pas de chat. Quoiqu'il n'était pas question de le dissimuler.

Vint par la suite la grande et honorable justification familiale. Ah ! La voilà ! Si noble et indiscutable. La Prewett déglutit lentement, non pas par difficulté mais par grande hâte de ravaler la réplique cinglante qui avait fusé. Il lui fallait mesurer ses propos par considération envers Edith. La phrase se remodela lentement et pris forme sur le ton de l'empathie et du sermon.

Ellen Prewett
Notre "famille" a justifié bien des choses chère cousine.


Le temps se suspendit un instant, comme pour laisser le temps au Passé de se frayer un chemin.

Ellen Prewett
Mon estime t'es acquise, n'en doute pas un instant. Nonobstant, lorsque nous opérons en affaire, il n'est jamais question de cœur.


Les yeux d'Ellen étaient plantés dans ceux de l'enfant qui avait été jeté au plus offrant. Il était important de ne pas oublier qu'une telle justification paraissait insulte à ce qu'elle était. Avait vécu. Était devenue.
Pis encore. Tu la connaissais pourtant cette leçon, mon aimée cousine.
Que jamais les liens du sang ne nous empêchent de nous choisir au devant de l'autre. Ne nous poussent à la cachette. Ou à la générosité insensée. Car tous se retourneraient comme chien fou pour nous mordre la main.
Là où l'être bienveillant ne pourrait que nous féliciter de lui tourner le dos pour grandir d'avantage.

Ellen Prewett
Nous dirons que... tu m’apprécies suffisamment pour ne pas me faire payer le prix fort


Elle acheva sa tirade intérieure d'un air taquin, comme pour chasser les nuages sombres qui avaient pu menacer au dessus de leurs têtes.

Ellen Prewett
Bien essayons !


Sa voix avait tonné comme décision impulsive, bien loin s'en faut. Elle enchaîna donc :

Ellen Prewett
As-tu eu l'occasion de parcourir ma boutique au delà des apparences ? Ma question ne porte nul jugement, elle va simplement permettre d'introduire mon propos ne t'en offusque pas. Au sein de la Plume d'Hécate, il n'est pas seulement question de lubies et de parchemins poussiéreux. Notre monde connaît une révolution culturelle sans précédent. Il s'apprend désormais à consigner le savoir, et à le transmettre au delà des égoïstes foyers au sang pur. Cette entreprise attire autant de curieux que d'ennemis.


Ellen marqua une pause. Elle avait délaissé son verre, trop occupée à trier en son for intérieur les informations qu'elle était autorisée à divulguer.

Ellen Prewett
Tu pourras te réjouir de participer à cette opération, au titre de pionners dans ce domaine. Mais il te faudra surveiller les ombres qui grandissent dans ton dos cousine, car celles-ci ne tolèrent que peu qu'un tel savoir se transmette aux moins méritants.


Il était certains qu'un tel partenariat ferait l'effet d'un bombarda dans les sphères des bien nés. Il était devenu injurieux que le savoir sorciers paraisse sur de vulgaires parchemins accessibles au tout venant. Avec la création de Poudlard et l'arrivée de sang-mêlés/moldus au sein de leurs communautés, beaucoup craignaient que des baguettes finissent par se dresser contre eux. La dame ne craignait guère ces belliqueux et les duels étaient d'ores et déjà son pain quotidien. Protéger la boutique ne s'était pas fait sans mal et elle se demandait alors si sa cousine était prête à en faire autant.

Elle ne voulait s'engager à lui garantir sa protection car, enfin, là n'était pas la nature de son engagement envers sa guilde. Et elle n'en souffrirait aucun obstacle.

Ellen Prewett
Plus que de nouveaux Gallions, ce sont de dangereuses baguettes qui pourraient se présenter à ta porte. Avant de discuter des détails financiers, il me faut m'assurer de la position qui est la tienne.


Une nouvelle interrogation, acide et malaisante, naquit dans l'esprit d'Ellen. Qu'adviendrait-il de ses futurs contrats s'ils devaient inclure Scribenpenne et ses gérants ?  Si ce partenariat signait un nouvel ordre de mission ? Son visage s'assombrit en un mutisme inquiétant et deux de ses ongles s'entrechoquèrent en une tentative d'apaisement inconscient. Elle n'avait jamais ignoré qu'un tel jour pourrait arriver. Et la réponse...
Et bien.
Elle ne l'avait toujours pas trouvée.


04 Février DE L'AN 927   -   Feat @Edith Rosier



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Ellen Prewett ✗ Je vais te révéler une histoire tissée dans les profondeurs des ombres ; imprégnée de l'étreinte étrange d'une nuit au clair de lune :  “La solitude est bonne, et les hommes ne valent pas un regret.”
Ellen Prewett
Alohomora
Edith Rosier
Marquise de Mercie du Nord et propriétaire du magasin Scribenpenne à Pré-au-Lard

Ven 12 Jan - 19:28





De l’envie à l’admiration






   
Edith & Ellen
   

Songeais-tu innocemment que cette chère et tendre cousine allait accueillir les bras grands ouverts ce partenariat de par tes simples justifications ? En ton for intérieur, certes... L’espoir d’avoir un lien plus approfondi avec celle-ci ne faisait aucun doute. Mais la naïveté te fut arrachée bien trop tôt pour que ce trait de personnalité ne puisse réellement influer sur ton jugement. Ainsi, aucune duperie possible. La tâche n’allait guère être aisée, même si la bonne foi était présente.
Il n’y avait qu’à entendre la prononciation du mot “famille” pour supposer une certaine réticence, qui demeurait néanmoins plus que justifier. Après tout, les Prewett avaient su se montrer décevants avec leurs propres membres, notamment avec la gent féminine. Certaines femmes se montrant plus fourbes les unes des autres afin d’obtenir gain de cause, n’hésitant en rien à écraser la plus faible pour lui spolier le moindre morceau de tissu qu’elles jugeaient trop harmonieux pour un caractère si chétif. Ellen avait toutes ses raisons pour faire l’étalage d’une méfiance nécessaire pour sa survie. En somme... Elle ne serait certainement pas la digne femme d’affaires qu’elle demeurait aujourd’hui, si elle n’avait pas fait preuve de prudence.

Cependant, ses mots ne vinrent pas laisser entrevoir une perte de confiance de ta part. Il ne fallait guère se leurrer, ses paroles étaient dures, réalistes et presque... sarcastiques ? Nul besoin de prendre ombrage pour si peu, ni d’abandonner une fois le marché proposé. Ainsi, tu avais pris le soin de reposer ton verre de vin, joignant tes propres mains sans croiser les jambes. Le moindre geste devant être calculé afin de ne pas trahir tes songes. Croiser les bras ou les jambes serait la preuve d’un renfermement sur soi et pourrait pointer du doigt cette perte d’assurance. Même si tu ne doutais en rien de l’estime dont te portait ta cousine, comme elle le disait si bien, ton but n’était pas de paraître faible devant elle. Gardant un visage impassible, sans omettre une lueur d’espoir dans tes iris, un étincellement qui ne t’avait jamais quitté depuis l’enfance, tu restais attentive à ce qu’elle pouvait te dire. Ne la coupant d’aucune façon et intégrant chaque propos. Ellen te présenta sa boutique après t’avoir questionné sur une plausible venue curieuse de ta part, ce fut une réponse silencieuse que tu lui donnas en secouant simplement la tête afin qu’elle puisse poursuivre ses explications. Effectivement, tu n’avais guère eu le temps de te déplacer physiquement, même si l’envie t’avait déjà traversé, le transplanage devait être suffisamment discret pour éviter une rencontre désagréable avec un ou une moldu... Autant faire preuve de sincérité en lui avouant ce manque d’initiative.
Toutefois... Tu ne pus contenir ce froncement de sourcil en entendant cette mise en garde sur les plausibles “ombres qui grandissent dans ton dos”. La compétition était-elle si rude au point que du sabotage soit monnaie courante ? Etonnant. Sans doute ne t’étais-tu pas préparée à une telle révélation qui te laissa pantoise quelques bonnes secondes. Néanmoins... L’invitation à prendre garde fut étayé par Ellen plus tard dans son acceptation de partenariat. Si tu devais faire un bref résumé, ce n’était pas un “non” mais plutôt un “d’accord, mais sois certainement que tu n’entres pas dans un milieu pleinement sûr.” Ce qui te paraissait un peu exagérée mais... C’était elle la professionnelle, tandis que tu demeurais la novice. Chaque conseil étant bon à prendre, tu acquiesçais d’un léger hochement de tête avant de répondre calmement.

- J’entends ce que tu me dis et je te remercie d’avoir pris la peine de m’inculquer ce que l’expérience t’a permis d’acquérir. Je n’avais, certes, pas conscience de l’étendue des plausibles dangers qui m’attendait en ouvrant un commerce, ni en prenant l’initiative d’un partenariat.

Tu marquais une légère pause. Les remerciements étaient sincères. Même si cela t’avait fait redescendre d’un petit nuage de confort qui te fut octroyé par ton statut, la réalité pouvait être semée de désillusions. Celle-ci avait eu le mérite d’être effectuée par une proche parente envers qui tu avais un respect et une admiration profonde. De ce fait, elle demeurait bien moins douloureuse et certainement moins humiliante que si elle avait été faite par un ou une rivale.

- Cependant, je n’ai guère l’intention de retirer ma proposition ou même de fermer boutique face à de la difficulté. Si le monde du négoce est aussi impitoyable, je me montrerai plus ferme et décidée. Je ferai preuve de beaucoup plus de prudence. L’époque de la fuite ou du désir de sécurité excessive a pris fin depuis plusieurs années. J’aspire à quelque chose de plus gratifiant. J’ai beau être noble aujourd’hui, je n’ai aucune garantie que demain, je le serai toujours.

Une des raisons qui t’avait poussé à reprendre cette boutique. Pour l’heure, tu avais bel et bien le titre de Marquise de Mercie du Nord, mais un verre de vin avalé de travers par le Roi suffirait à t’extirper ton titre de noblesse. Il était donc essentiel de s’assurer une porte de sortie et une forme de survie. Une prévoyance cachée qui fut maquillée en un léger caprice de riche.

- Je te confirme donc ma position, chère cousine. Je ne crains pas les risques, j’y ferai face dignement. Tout comme tu as sans doute pu le faire pendant tes propres débuts.

Il ne s’agissait pas là d’un compliment pompeux et désireux d’obtenir quelque chose de plus. Tu étais plutôt en train de lui exprimer ton désir de suivre son parcours admirable. Même si tu en ignorais les tenants et aboutissants, la conclusion de tout cela était frappante : l’indépendance. A savoir si ces réponses allaient convenir et satisfaire les attentes de cette chère Ellen.

 

By Feloe
Edith Rosier
Alohomora
Ellen Prewett
Propriétaire de la Plume d'Hécate et Jarl de la Guilde des Assassins

Lun 22 Jan - 14:54




De l’envie à l’admiration
« J’ai vécu longtemps, beaucoup lu, étudié, pensé. Je sais désormais que je ne sais rien. [...] N'oublie jamais, celui qui croit savoir n'apprend plus. »
- Pierre Bottero

Ellen avait attentivement écouté la déclaration de courage de sa cousine. L'inexpression de ses traits s'était éternisée, presque en masque du soupire fataliste qui résonnait en elle. Edith se méprenait en évoquant les seuls soucis naissants propres à l'économie sorciers. La quarantenaire avait-elle été trop nébuleuse pour être comprise ?
Croisant un bras sur sa poitrine, haussant l'autre à hauteur de buste, elle déposa un doigt courbé sur ses lèvres.
Reflexion
Ou serrure contre les mots qui menaçaient de s’en échapper.

Qu'était le savoir universel face aux conservateurs nés de leur sang pur ? Une ignominie. Peu d'empathie était requise pour le deviner. Pas moins de bon sens. Leurs armes n'étaient en rien passives et chaque menace appelait à un traitement radical et musclé. Faire éclore un marché où bien des secrets se couchaient sur parchemins, exposés à des yeux que le sang impur de saurait couvrir... Même Poudlard n'avait pas semblé si … scandaleux.
Là était la beauté du danger : bien des philosophes avaient placé le savoir en arme absolue. Et ils ne s'étaient guère trompés.

Qu'il s'agisse de sortilèges, incantations, faunes et flores magiques, tous trouvaient peu à peu place sur les étagères de la Plume d'Hécate. En chacun d'eux résidait probablement un savoir de famille, un secret chéri par le noble sang qui se targue d'en détenir l'exclusive leçon. L'éducation par la filiation n'était pas encore abolie, et son terme,
bien loin de voir le jour.
Poudlard naissant, le principe même de distiller le savoir indépendamment du toute origine avait d'ores et déjà soulevé foule de détracteurs. Il était donc logique que ces derniers jettent l’opprobre sur des parchemins en libre circulation

Ellen Prewett
Ton courage t'honore Edith.


Ellen avait lâché le compliment l’œil amusé, son doigt n'ayant pas même fait faillir le son goguenard qui avait jaillit de ses lèvres. La situation, plus que son interlocutrice, pouvait amener à rire. Il y avait tant de malentendus en si peu d'échange qu'Ellen se demandait si elle réussirait seulement à recentrer la problématique sans sembler caricaturale ou fataliste.

Ellen Prewett
La dignité m'a plus souvent fait défaut que tu ne sembles le croire. Il est des combats qui ne se gagnent pas en bombant le torse.


Cet aveu de sournoiserie avait l'avantage de proposer la garantie du résultat avant la beauté de son procédé.

Ellen Prewett
Mais enfin, je te dois un peu plus d'honnêteté. Je ne crains pas tant le commerce. Il est amusant et ses charognards sont divertissants, à leur manière. Savais-tu que Poudlard avait suscité beaucoup de haine et de réprobation ? Oui sans doute.


Ellen marqua une pause en gage de respect envers la clairvoyance d'Edith.

Ellen Prewett
L'idéologie qui se cache sous cette opposition est puissante et elle rend ses serviteurs peu enclins à la transmission du savoir sorciers.


La quarantenaire soupira et se leva, agacée des fourmis qui avaient subitement pris possession de ses jambes trop longtemps restées inactives. D'un pas lent (qui suggérait sciemment qu'elle ne mettait aucunement fin de leur discussion), elle se rapprocha de l'une des verrières de la pièce, laissant son regard se perdre dans le jardin entretenu et humide.

Ellen Prewett
Que penses-tu... que ma boutique représente, alors même qu'elle livre parchemins et secrets à travers l'Angleterre ?


Étrangement, un étau de chagrin enserra la poitrine d'Ellen.

Ellen Prewett
Ton avis sur la noblesse du sang , quelle qu'elle soit, ne saurait changer la vision que j'ai de toi Edith. Mais tu dois comprendre qu'en soutenant matériellement une telle démarche, tu engages une opinion que les sorciers pourraient soutenir....


Nouveau silence.

Ellen Prewett
... Ou condamner.


Cette fois-ci, la sorcière ne chercha pas du regard la réponse dans celui de sa cousine. La dérobade que ses yeux avaient choisi permettait à sa parente de méditer sereinement sur cette problématique, sans craindre que son visage n'en trahisse la réflexion.

Ellen Prewett
Je m'en voudrais de laisser une ombre dans ton dos... sans te laisser le choix de cette cohabitation.


Le sourire amusé qui conclut sa tirade se ternit, sans qu'elle s'en aperçoive

04 Février DE L'AN 927   -   Feat @Edith Rosier



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Ellen Prewett ✗ Je vais te révéler une histoire tissée dans les profondeurs des ombres ; imprégnée de l'étreinte étrange d'une nuit au clair de lune :  “La solitude est bonne, et les hommes ne valent pas un regret.”
Ellen Prewett
Alohomora
Edith Rosier
Marquise de Mercie du Nord et propriétaire du magasin Scribenpenne à Pré-au-Lard

Mar 9 Avr - 13:28





De l’envie à l’admiration






   
Edith & Ellen
   

Bien ignare des véritables dangers qu’une activité qui paraissait pourtant inoffensive, la sang-pure avait effectué son plaidoyer. Certes, il était évident qu’elle n’aurait certainement pas usé de méthodes similaires s’il ne s’agissait pas d’un membre de sa famille. Ou plutôt, d’une personne de son sang envers qui elle avait un profond respect. Enfin, là n’était pas la question. Même si les années ont semblé créer une distance entre les deux femmes, Edith avait bon espoir de renouer ces liens avec sa cousine sous couvert d’un avantage financier commun.
Cependant, la sorcière n’était pas dupe, la candeur l’ayant quitté depuis l’âge de quatorze ans. Ainsi, crier victoire en entendant la première réplique d’Ellen serait prématuré, surtout en observant son impassibilité. Rien ne trahissait ses songes, cette femme avait quelque chose de mystérieux, captivant, mais surtout... Déroutant. La noblionne, malgré une expression des plus calmes, ne savait pas sur quel pied danser, cette valse lui était encore inconnue. À mesure que la discussion se prolongeait, la sang-pure prenait conscience de son manque cruel d’expérience. Étant restée trop longtemps dans l’ombre de son mari en s’occupant de la gestion du marquisat en toute discrétion, elle n’a jamais été confronté à ce cas de figure. La négociation ne lui était pas innée, il va de soi qu’elle devait encore commettre des erreurs de débutante. Des erreurs qui ne pouvaient pas passer inaperçu face à l’œil avisé de la quarantenaire. S’il ne s’agissait pas d’Ellen, la marquise aurait été lourdement intimidé, bien qu’elle aurait tenté de faire preuve d’une neutralité sans faille.

Enfin, elle demeurait silencieuse, mais à l’écoute des remarques de la Prewett. Ses sourcils se fronçant délicatement, la diplomatie ne résoudrait pas tout, c’était une évidence. Mais aller jusqu’à agir physiquement ? N’était-ce pas un peu disproportionné ? Cependant, Ellen accepta d’être plus franche ou plus claire. Lui dissimulait-elle la vérité sur les déboires d’un commerçant ? Visiblement. Néanmoins, son introduction ne lui apprit rien. Edith se contenta d’acquiescer d’un bref hochement de tête. Bien sûr qu’elle demeurait au courant des divers scandales et craintes qu’avait suscitées l’ouverture de l’école de sorcellerie écossaise. Cela ne l’avait toutefois pas empêché d’y inscrire ses trois enfants. La sorcière était en faveur du progrès, la modernité sonnait délicieusement à ses oreilles. Il y avait des chances que cela découle lourdement de son enfance laborieuse, mais cela ne regardait qu’elle.
Finalement, le couperet tomba. Les mots furent expressément prononcés, la sang-pure comprit où voulait en venir sa parente. Un léger pouffement sarcastique s’échappant de ses lippes tandis que son regard se posait sur son verre de vin.

- Je vois, il s’agissait donc de “ce risque”.

Avait-elle répondu une fois le silence retrouvé. Une myriade de soupirs jurant de s’échapper comme une nuée d’insectes. L’avis de la sorcière a toujours été très tranché sur beaucoup de choses, le modernisme et l’évolution l’avaient toujours attiré, n’en déplaisent à certains et malgré la désapprobation de ses pairs. Cependant, elle s’était elle-même assurée de rester secrète sur ses intentions, davantage pour le bien de ses enfants plutôt que pour sa propre sécurité.
Malgré tout, Edith estimait qu’elle avait suffisamment rempli son devoir d’épouse et de mère, il était temps pour elle de livrer ses propres batailles et de vivre pour sa personne. Savoir assumer son désir de changement était une étape essentielle pour son développement personnel. L’acquisition de sa boutique et la gestion de celle-ci ne fut qu’un léger pas en avant, le moment était venu de prendre une plus grande enjambée.  

- Puisque tu as fait preuve de franchise, je vais parler sans détour.

A quoi bon continuer de chanter des charades alors que l’on pouvait aller à l’essentiel ?

- La pureté du sang est un dogme qui nous a été inculqué depuis la plus petite enfance. Cependant, sur certains points, cette éducation est dépassée. Donner accès au savoir à d’autres possesseurs de magie ne remet pas en question la légitimité des sang-purs. Cela ne fait qu’affaiblir nos effectifs face à un véritable danger : l’ire moldue.

Même si ses paroles pouvaient sonner discriminantes envers la communauté non-magique, elle baignait d’une véracité troublante. Les diverses chasses aux sorcières d’antan parlaient d’elles-mêmes.
Les iris noisette de la sorcière se posèrent sur la carrure svelte de sa parente, nul doute que sa précédente tirade faisait l’objet d’une mise en garde. Bien entendu, Edith n’avait pas songé à cette éventualité. Un manque de méfiance certain qui aurait pu lui être fatale. Le rappel à l’ordre d’Ellen fut donc le bienvenu.  

- J’admets avoir omis ce détail. Je te remercie de m’avoir éclairé. Néanmoins, mon avis reste inchangé. Je ne crains pas l’opinion d’arriérés. Le progrès a ses avantages ainsi que ses inconvénients, il peut être encensé comme dénigré. Tout dépend du point de vue.

La sang-pure se leva, rejoignant la quarantenaire en laissant toutefois une distance raisonnable afin de ne pas l’étouffer de sa présence. Sa détermination se lisant dans son regard.  

- Si je dois constamment regarder derrière mon épaule en accomplissant mon but, je le ferai avec le sourire. Je suis lasse de rester dans ce cocon qui ne me ressemble pas. Je désire assumer mes idées, quoi qu’il m’en coûte, et même si je dois me heurter à de l’incompréhension ou à de l’indignation.

L’heure de l’insouciance et de la soumission n’étaient plus. La Prewett de sang assumait pleinement sa décision.

 

By Feloe
Edith Rosier
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